Pour notre quatrième participation aux 24 H de VTT de Cergy, nous passons aux choses sérieuses : en 2017, Ludo roulera en solo. Alors, combien de tours a-t-il réussi à faire ? Combien d’heures l’ai-je autorisé dormir ?
En 2016, nous avions participé aux 24H de VTT de Cergy, en équipe de 4, avec deux collègues de Ludo et nous avions engrangé 46 tours. Un bon score, vu notre niveau (enfin, surtout le mien, proche du néant…). Ludo avait tout de même trouvé qu’il n’avait pas assez souffert et il avait lorgné les solos d’un œil plein d’envie. Donc ça n’a pas loupé : au moment des inscriptions, il a coché la petite case « grand malade » « solo ». Pour se motiver, il a aussi embarqué Pierre, un collègue coureur-pédaleur certes balèze mais qui n’a jamais fait de VTT. « T’inquiète, ça reste du vélo, tu vas t’y retrouver ! » On comprend que face à cet argument, Pierre était un peu dubitatif… Stef et Jean-Louis se réinscrivent en équipe de 5 tandis que moi, j’échappe au vélo en me portant volontaire pour faire l’assistance.
Viens, viens, on est bien Tintin !
Côté préparation, Ludo a régulièrement pédalé grâce au vélotaf, en plus de la muscu où il fait des concours de squat avec Pierre. Deux semaines avant les 24H, il termine la prépa avec notre déménagement et de gros travaux de déblaiement, histoire de bien charger les jambes… Pierre vélotafe tous les jours, tord son pédalier (trop de puissance dans ses jambes) et se rassure sur sa forme en se faisant un Paris-Rennes-Paris avant les 24 H (juste 400 km, quoi. Au calme). Je ne me fais pas de souci pour les solos, ils vont tenter de se tirer la bourre pour savoir qui arrivera aux 25 tours le premier, avant d’essayer de caser un dernier tour pour damner le pion à l’autre #ConcoursDeQuéquettes. Plus sagement, Stéph, Jean-Louis et les autres membres de l’équipe de 5 roulent aussi régulièrement sur leurs vélos. La troupe devrait survivre aux 24 H.
Côté équipement, Ludo reprend le matériel qui a fait ses preuves l’an dernier et pendant l’hiver : lampes avec batteries à accrocher sur le cintre, éclairage rouge à l’arrière pour être bien visible et ma frontale de trail. Pour être sûre de retrouver mon solo au milieu du peloton, je fais floquer deux tenues : sur les maillots, son prénom sur la poitrine et le dos; sur les cuissards, le nom du site. De nombreux spectateurs l’ont encouragé par son prénom et certains coureurs ont reconnu notre site, Ludo était ravi.
Veilleuse et piles de secours pour les lampes; tenues de rechange pour la nuit, le dimanche et la pluie; chaises; couchages (sans oublier les oreillers); nourriture (ça va des amandes bio en passant par les tucs et les madeleines, le péché mignon de Ludo); petit outillage; packs d’eau et de coca pour humecter mon solo, bref, nous maîtrisons la logistique.
Comme en 2016, nous retournons louer les FELT Six 70 en 26″ à Cergy. Nous ne faisons qu’une à deux sorties VTT par an donc pour le moment, nous préfèrons rester sur de la location de matériel correct. On hypothèquera nos reins quand on roulera plus souvent sur les chemins. Les garçons passent un peu de temps à régler les suspensions, la selle, mettent leurs pédales auto et regonflent les pneus. On est loin des montures de furieux qui tournent sur le circuit mais on n’est pas ridicule non plus 🙂
Stand 44, notre maison pour les prochaines 24 h.
Ludo avait demandé à être placé avec Pierre à côté de l’équipe de Jean-Louis, nous pensions donc avoir deux stands. Sauf qu’en arrivant, nous réalisons que nous sommes tous sur un seul stand. Tous les 7 (8 avec moi). Ha. Bon, bah, on va se serrer un peu. Comme l’an dernier, nous sommes en face du gymnase, bien pratique pour se ravitailler en eau et se doucher. Les remontrances des cyclistes qui attendent que Ludo finissent son créneau nous surprennent un peu et j’en ai remis quelques-uns à leur place. Les mecs, vous allez rouler 24 heures, vous ne pouvez pas attendre 5 minutes sur votre tour de reconnaissance ? Certains me semblent un peu trop chaud cette année, je crois qu’ils ont pas compris la partie fair-play du briefing…
Stef et Jean-Louis arrivent, avec une mauvaise nouvelle : leur équipe de 5 comptera en fait… 3 membres. On reste positif : on aura plus de place pour s’étaler sur notre stand…
On s’intalle pour manger nos sandwiches, enfin, je regarde les autres grignoter parce que ma gastro me retourne toujours l’estomac. Malheureusement, je n’ai pas contaminé Ludo, je suis donc la seule à subir un régime express depuis 4 jours.
Une fois tout notre bazar plus ou moins installé et les cyclistes en tenue, avec le petit dossard SOLO sur le dos qui suscite tout de suite le respect des autres concurrents (la classe, tu peux pas teste), j’accompagne Ludo, Pierre et Eric poser leur vélo dans la prairie. Autour de nous, ceux qui ont fait les tours de reconnaissance nous apprennent qu’une grosse partie du circuit est inversée et se fait donc dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, la butte à Juju se descend par le côté opposé (celui où il n’y a pas d’arbres. Histoire d’éviter les cascades de l’an dernier). Ludo se met les doigts dans les oreilles et refuse d’écouter les nouveautés: « lalala, ne me gâchez pas la surprise ! »
Par contre, pas de changement sur le départ : toujours à 14h, une boucle de 800m à effectuer en courant et on pédale toujours 24 h. Il a plu les jours précédent mais le terrain n’est pas trop gras. Dimanche, la météo prévoit de la pluie. Là, ça risque d’être une autre affaire, mais nous n’y sommes pas encore.
Joachim, l’homme à abattre le solo qui va imposer le train est à quelques portes de là, avec le maillot jaune de son nouveau team. ça nous change de son ancienne tenue de bagnard ! Il devrait juste faire deux fois plus de tours que Ludo et Pierre, voir un peu plus, donc pas la peine d’essayer de le suivre, il est (un tout petit peu) trop rapide pour les 2 pédaleurs. On se demande aussi comment il fait pour manger sur son vélo, il faudra qu’on essaie de le voir en action pour avoir l’astuce 🙂
» Et donc là, tu pédales. Comme ici et là aussi. Super facile, tu verras ». Ludo donne de super conseils à Eric et Pierre.
Un coucou au drone qui filme la zone de départ et hop, le départ est donné ! Ludo s’élance tranquillement avec le gros du peloton. Cette année encore, ça part très fort devant, il va y avoir de la bagarre en tête de course du côté des grosses équipes de 6. Je vois passer un tandem (mais comment font-ils pour passer dans les petits chemins tordus ??), Joachim, Eric, Pierre et…enfin mon petit solo bleu ! C’est bon, la course est lancée, c’est parti pour 24 H dans les bois de Cergy.
C’est parti pour 24 heures en selle !
Une pause tous les deux tours
Les garçons partent sur une stratégie de deux tours avant de faire un arrêt au stand. Il ne fait pas très chaud mais la moiteur est étouffante. Pierre ruisselle comme s’il sortait de la piscine, Ludo est tout poussiéreux. Je remplis vite son bidon, passe de la San Pellegrino à Pierre pour son sac à eau (voilà, je balance : il se dope aux petites bulles) et ils repartent. Comme c’est sa première participation, Eric n’a pas trop de repères pour nous renseigner sur le parcours avant de passer le relai à Stef mais on comprend que les raidillons dans les bois tuent bien les cuisses.
Pierre et Stef, encore tout frais samedi après-midi.
Steph revient après ses deux tours et laisse la puce à Jean-Louis. Elle a trouvé le parcours plus simple que l’an dernier mais la double montée (le petit M dans le bois) et surtout le petit mur qui finit la butte à Juju sont bien casse-patte. La longue descente en dévers est sympa mais l’herbe glisse un peu, certains ont déjà finit sur les fesses. Pas de gros bobos comme en 2016 donc si le temps se maintient, la butte devrait rester ouverte durant toute l’épreuve.
Eric dans la descente de la butte à Juju.
Les Canards de l’apocalypse enchaînent tranquillement les relais, Ludo multiplie les arrêts mécaniques pour ajuster la dureté de sa fourche, la pression des pneus (trop gonflés au début) puis la hauteur de selle. Bref, que des excuses pour ne pas rouler vite, quoi ! Il peste aussi que certains concurrents lui mettent un peu trop de pression dans les chemins en se collant à sa roue ou en tentant des dépassements en force dans les single alors qu’il y a à peine de la place pour un vélo. Un type lui frotte même le mollet avec sa pédale lors d’un passage trop rapproché… Eric rapporte aussi des incidents similaires, c’est très moyen comme comportement. De mon côté, je vois un coureur limite rouler sur un concurrent qui venait de chuter et l’obligeait à faire un écart. C’est ça aussi les 24 heures, tout le monde n’a pas le même niveau, la même vitesse ni les mêmes objectifs et il faut s’adapter… Heureusement que la majorité des participants sont plus fair-play et font oublier les quelques kékés qui se prennent pour Absalon.
Chez Vélo 105, les 24 H d’assistance mécanique battent leur plein.
Je range un peu la table de ravitaillement, un tour aux poubelles pour laisser le stand propre, expédition au gymnase pour remplir les bouteilles d’eau et je pars voir ce qui se passe autour de la butte à Juju. Les coureurs ont trouvé leur rythme, les solos montent tranquillement (voir à pied) la butte tandis que les relais à 4, 5 ou 6 grimpent à toute allure en danseuse, descendent la butte en position aéro, couchés sur le cadre. Ok, eux, ils ne rigolent pas. Un qui s’éclate bien, c’est Joachim : il a l’air super facile sur son VTT suspendu et il est ex-æquo avec un autre solo. Je parie pour une cinquième victoire d’affilé pour lui s’il continue à ce rythme. Mention spéciale aussi au tandem, qui remercie à chaque fois les spectateurs avec un grand sourire, malgré la chaleur et la fatigue.
Les 802, tandem de choc.
Les relais se font toujours régulièrement, les solos passent maintenant dans le désordre, Pierre compte 2 tours d’avance sur Ludo. Je leur donne leur progression au classement via le suivi live de la course sur internet. Pour le moment, ils sont dans la première moitié du classement mais je pense que la coupure nocturne va les faire plonger. Pas grave, on ne vise pas les 30 tours donc ils auront droit à une bonne sieste pour se recharger. Pour le moment, Pierre tourne entre 23 minutes et une demi-heure au tour, Ludo fait plutôt une grosse demi-heure et reste sur un rythme plus cool.
Ludo essaie de ne pas glisser, Joachim se balade tranquillement sur le circuit.
Jocelyn et sa copine passent nous dire bonjour. Jean-Louis essaie de le recruter pour compléter son équipe de 5 – 2 personnes mais Jocelyn n’aime pas les bosses ni les pneus à crampons. Le traître abandonne ses collègues avant qu’on ait réussi à l’attacher sur un VTT et à le lancer dans les bois. Tsss, aucun esprit d’équipe 😛
La nuit, le solo est au lit
La nuit ne va pas tarder et la fatigue des solos tombent en même temps que le crépuscule. Mon cycliste se plaint de douleurs au genou, il finit par remonter sa selle et ça passe tout de suite mieux, même si le mal est fait et que son genou couine. Ses pneus sont aussi bien poncés, avec l’humidité du crépuscule, ça glissote un peu dans les parties herbeuses. Attention !
A 20h, la troupe fait une pause repas pour recharger la machine. Avec leurs coupons prioritaires de solos, Ludo et Pierre grillent tout le monde au self (frimeurs, va !). Si Pierre engloutit ses pâtes sans souci, ce n’est pas le cas pour Ludo. Comme moi, il n’arrive pas à avaler de solide lors d’épreuves longues. Il boit beaucoup, mange son yaourt, sa pomme, une poignée d’amandes et repart digérer sur son vélo avec Pierre. Il me laisse ses pâtes mais la simple vue de la nourriture me file la nausée #RégimeGastro, je mangerai mieux…plus tard. Je lui ai installé les lumières sur son vélo et au second tour, je constate qu’il les allumés. En sous-bois, l’obscurité s’installe vite.
Visiblement le meilleur moment de la journée !
Je m’occupe toujours de garder les bouteilles d’eau remplies pour que les bidons puissent être rapidement préparés, je jette les emballages vides, je passe l’aspi pour garder le stand pas trop encombré avant d’aller jeter un oeil sur la ligne d’arrivée puis la butte à Juju pour encourager les coureurs. Avec les spots en pleine poire, ça devient difficile de les reconnaitre, sauf le tandem. Big Up les 802 ! Les équipages ont toujours un petit mot de remerciement pour les supporters alors que ça fait 10h qu’ils tournent.
Ludo fatigue donc il a froid et m’envoie un sms de détresse pour que je lui sorte sa tenue de nuit. Je roule en bas de la butte, traverse le paddock pour lui tendre le bon t-shirt. J’essaie de le motiver mais je sens qu’il est plus attiré par son duvet que par son vélo. Allez, on va essayer de tenir jusqu’à minuit pour mettre le plus de tours avant la coupure nocturne. Je recolle Ludo sur son VTT et l’envoie à la poursuite de Pierre, qui a maintenant 3 tours d’avance sur lui.
Les lucioles sont de sortie, la longue nuit blanche commence.
A un peu plus de minuit, les garçons comptent une quinzaine de tours dans les jambes. Ils sont crevés et décident de couper. La roue avant de Ludo s’est dévissée, il en a marre, rien ne va plus, faire le solo, c’est fatiguant en fait. Il a de la chance que je sois une bille en mécanique, parce que j’aurais révisé son vélo vite fait avant d’envoyer Solo Guignol râler sur la butte à Juju… On n’est pas là pour faire du camping, nan mais ho ! Après quelques négociations houleuses argumentée, il est décidé que la sieste durera jusqu’à 4h30. Après, la tentation est trop grande de faire une grasse mat’ et de se retrouver sans trop de motivation avec juste quelques heures pour boucler la matinée. Je range Ludo dans le camion, il a tout l’arrière pour dormir, tandis que moi, je prends la banquette avant. Mon estomac me joue des tours, les crampes me tiennent éveillée une partie de la nuit alors que derrière moi, ça ronfle sans vergogne… Les Canards dorment également, notre stand a fermé pour la nuit.
Aucun solo n’a été maltraité durant ces 24 heures. Ne vous fiez pas à ces yeux de bébé phoque !
T’avais dit 4h30, il est 4h30 donc DEBOUT !
A 4h30, la sonnerie du portable de Pierre résonne. Plusieurs fois. Longtemps. Je crois que nos voisins sont aussi réveillés pour le coup mais Pierre comate toujours profondément. Sans pitié, je réveille mon solo qui ne sait plus trop où il habite. Stef bouge dans la voiture, je pense qu’elle va prendre son relai donc je motive Ludo à aller rouler avec elle. Sauf que non, Stef ne se lève pas du tout, elle s’est rendormie ! Hum, on va dire que Ludo est déjà en tenue donc autant profiter de l’élan pour qu’il aille rouler maintenant, hein.
Je tapote à la vitre pour demander à Pierre s’il veut partir : « humpf, encore 5 minutes ». Je crois que ça veut dire non. Hé hé hé, très bien, Ludo a une chance de réduire l’écart.
Pour le moment, il se plaint que sa selle est en béton, qu’il ne sent plus son postérieur et qu’il n’arrivera jamais à remonter en selle. Je ne valide aucune excuse. C’est ça, ouais, tu crois que je vais te laisser te recoucher ou quoi ?
Moi, quand je motive Ludo.
A 4h49, une madeleine et une bonne poussée dans le dos plus tard, mon solo rejoint la course. De mon côté, je pars faire le tour de paddock qui s’éveille et encourager les participants en haut de la butte à Juju. J’ai réussi à manger un cookie, premier truc solide en 5 jours, victoire !
L’orga prévoit le petit-déjeuner lors de l’inscription mais ni Ludo ni moi n’y allons. Il préfère rester sur l’alimentation qu’il connait et moi, la nourriture n’est toujours pas mon amie. Pierre rejoint le monde des vivants une heure plus tard et prend la roue de Ludo quand il repasse au stand. Un seul tour les sépare en ce dimanche matin. Pierre conservera-t-il l’avantage ou va-t-il craquer face à la pression sournoise de Ludo ?
Je nettoie le stand des emballages vides et je me dis que l’an prochain, il faudrait vraiment une petite table à part pour les solo, avec les bidons préparés d’avance, l’alimentation facile à piocher, parce que là, notre table commune est un peu encombrée et on passe pas mal de temps à chercher les madeleines à fouiller les sacs pour retrouver nos affaires. Avec un peu plus d’organisation, je pense qu’on pourrait réduire le temps passé au stand lors des pauses ravito. T’entends ça, Ludo ? Plus de tours en perspective !
Solo pluvieux, solo pas heureux
A 7h, rien ne va plus, la pluie s’invite sur le circuit. Je rentre m’abriter sous notre barnum et y retrouve nos deux solos. Face à la pluie, Pierre préfère retourner terminer sa nuit sous son duvet. Les yeux plein d’espoir, Ludo pointe les gouttes qui font râler une bonne partie du paddock et espère lui aussi un peu de répit. Sauf que… J’ai prévu la tenue de pluie, les chaussettes de rechange et même ses chaussures de trail au cas où les cales seraient trop remplies de boue. Et j’ai autant d’empathie qu’un caillou. Pas de fragile ici ! Donc « bah ouais, il pleut. Tu comptes attendre que ça sèche, qu’il fasse 25°C et que l’orga nous serve des mojitos pour repartir, solo Guignol ? Est-ce que Joachim ou nos voisins solo se sont arrêtés ? Non, alors RETOURNE ROULER, L’EAU NETTOIERA LE VELO ! ». En moto enduro, je ne compte plus les fois où il a roulé sous le déluge, de la boue jusqu’aux dents ou dans un froid à congeler un pingouin (et où je l’ai aussi attendu pendant des heures, au détour d’une spéciale #nostalgie) alors ce ne sont pas 3 gouttes fin août qui vont l’arrêter !
Grâce à mes encouragements plein d’amour et de compréhension, Ludo remonte fissa sur son vélo et part mettre un tour à Pierre. Ils sont maintenant à égalité.
Et même que si tu roules assez vite, tu vas passer entre les gouttes !
Ha bah, Ludo est tout sale et trempé, il n’a pas roulé assez vite…Mais si Jean-Louis, la boue fait la peau toute douce !
J’enfile moi aussi ma veste de pluie et pars encourager les cyclos waterproofs qui tentent d’escalader la côte de l’arrivée. Y a de la boue partout, ça glisse et les vélos commencent à être bien sales. J’apprends que la butte à Juju est coupée, trop compliquée à monter ET à descendre avec toute cette gadoue. Même si ça fait du bien à la peau, l’orga préfère éviter les plongeons tête la première dans la boue et simplifie le parcours. Quand notre petite troupe apprend la nouvelle, les sourires reviennent : c’est toujours ça de moins à grimper. Mais quelle bande de tire-au-flanc 😛
Par chance, la pluie cesse rapidement et le terrain sèche. Comme la boue sur mon petit marcassin Ludo. Heureusement qu’il y a un jet d’eau pour pouvoir laver le vélo et le bonhomme avant de rentrer dans le camion ! Pierre repart avec Ludo et ils se tirent la bourre dans les lignes droites. C’est bon, le moral est revenu.
Avec le soleil, Pierre, Ludo et Stef grimpent tout de suite avec plus d’entrain !
Joachim, en selle depuis 20 heures d’affilé, 5 tours d’avance sur son poursuivant. Bien joué !
Je rentre aux stands pour voir que le petit-déjeuner est arrivé ! Merci Deliveroo Charles ! J’arrive à avaler un mini bout de brownie, la guérison est proche. A défaut de rouler avec son équipe, Charles vient nourrir les troupes et les encourager, sympa 🙂
Et ouais, nous, on se fait livrer le petit-dèj dans le paddock ! Merci Charles.
Plus que 2h. L’objectif des 25 tours est à portée de roue, Ludo et Pierre sont à égalité, ce qui perturbe le barbu. Le compétiteur se réveille et il raccourcit ses arrêts ravitaillement pour semer Ludo. Je me fais bien sûr un malin plaisir de dire à mon solo que son collègue est juste devant et qu’il ne l’a pas attendu, histoire qu’il passe moins de temps à papoter au stand.
Quand Pierre nous fait croire qu’il est cuit et qu’il arrête.
Quand Ludo réalise que Pierre l’a embobiné et qu’il faut repartir.
Plus qu’1h. Ludo en a ras les chaussettes et il profite du fait que je ne sois pas là pour aller rendre sa puce. Erreur fatale ! Pierre en profite aussitôt pour continuer, certain de lui passer devant au classement. Du côté des autres solos, ils roulent maintenant presque tous ensemble, tranquillement et papotent. Joachim, qui a 5 tours d’avance sur le second, pédale sans forcer et en profite pour discuter avec ceux qui l’entourent. Le parcours lui a beaucoup plu et cette nouvelle victoire lui donne le sourire jusqu’aux oreilles.
Il a profité que j’aie le dos tourné pour rendre sa puce, je ne le félicite pas !
Sur la ligne, les spectateurs commencent à se masser et à donner de la voix. Les petits et les grands n’hésitent pas à encourager ceux qui parviennent, plus ou moins péniblement après 23 h d’effort, à franchir la côte de l’arrivée. Les solos, les féminines et le tandem explosent l’applaudimètre, les encouragements donnent le petit coup de pouce ultime à certains pour franchir les derniers mètres ! Les participants ont mal mais les supporters leur donnent le sourire 🙂
Peu importe le style, tant que ça monte : les Gazelles Dieselles (620) mettent tranquillement un 25ième tour.
Les Cycling Hornet (531 )arrachent leur 73 ième tour et grimpent sur le podium.
Pierre se ramasse une grosse gamelle, ce qui l’oblige à un arrêt à l’infirmerie. Un membre de l’orga passe même dans notre stand pour demander à ce qu’on l’emmène faire un check-up complet s’il n’y va pas de lui-même, parce qu’ils l’ont trouvé bien pâlichon. C’est très appréciable que l’organisation suive autant la santé des concurrents !
Comme d’habitude, la plupart des coureurs sont au bout du rouleau dans la dernière demi-heure, alors que la tête de course continue de passer en trombe, histoire de caser encore un tour ou deux pour grapiller des places au classement. Ludo regarde passer les avions de chasse avec de grands yeux éberlués. Pierre donne tout sur le vélo pour valider le petit tour supplémentaire qui lui assure de dépasser Ludo. Nan mais, il allait pas se laisser faire si facilement ! Il réalise d’ailleurs son meilleur tour, en 20’20″53. Bien joué !
Il en a sué pour y arriver mais il l’a fait, il a dépassé Ludo *rire machiavélique*
A 14h, le décompte s’arrête. Les Canards terminent avant-derniers (72/73) avec 31 tours, soit environ 10 tours chacun. Un bon ratio ! Pierre et ses 26 tours se classe 38/77 et Ludo avec ses 25 tours finit 42/77. Pour des solos amateurs, ils s’en tirent avec les honneurs ! Ludo aura roulé environ 18h et Pierre ainsi que Les Canards comptent 17 heures en selle.
Stef et Jean-Louis ne veulent plus entendre parler de vélo. Pierre… n’entend plus rien.
Dans la catégorie des relais à 5, les premiers font 75 tours. Ouch ! Chez les solos, Joachim remporte une nouvelle victoire avec…. 57 tours au compteur. Cette année, il aura réussi à manger une barquette de frite tout en roulant et à ne s’arrêter que 25 minutes. Ce gars n’est pas humain !
Joachim, l’extra-terrestre roulant.
Merci aux Sangliers du Vexin qui organisent les 24H, un grand merci à tous les bénévoles et soignants qui prennent soin des participants pendant cette longue journée.
A l’année prochaine pour de nouvelles aventures en VTT ? On a déjà trouvé des axes d’amélioration avec Ludo, on va les tester sur les 3 H de Survilliers et…on verra si on les applique en 2018 😀