Dimanche 11 octobre, une semaine après le 10 Km de Nike, nous retournons sur Paris pour…courir le double de la distance ! Car oui, nous avons gagné nos dossards aux 20 Km de Paris avec la Team TomTom. Pour pimenter l’aventure, ils nous ont collé dans le sas des 1h35. Alors, ça passe ou ça casse ?
Pour resituer le contexte, fin août, je vois passer un concours pour les 20 Km de Paris avec TomTom. Ce n’est pas une course qui me tentait spécialement car la semaine d’avant, nous avions le 10 km de Paris Centre Nike au programme et le nombre de participants (plus de 30 000) me rebutait un peu. Mais comme nous ne gagnons jamais rien aux concours – même pas 1 € au loto – je me suis dit que je ne risquais rien en participant. J’ai même joué pour Ludo, histoire de rigoler. Sauf que, début septembre, je reçois une invitation de la part de TomTom pour les rejoindre. Ludo ne rigole pas et s’il croit d’abord à un spam, je lui ôte ses illusions. Nous avons bien gagné nos dossards pour les 20 Km de Paris ! Pour remonter le moral de Ludo, je lui vends l’accès VIP au village, la consigne privée et l’accès au buffet à la tente TomTom. J’avoue, je lui vends surtout l’accès au buffet.
Le surclassage ou quand TomTom nous a pris pour de vrais coureurs
Le vendredi 9, je m’aventure de l’autre côté de la Seine pour récupérer nos dossards. Je croise des têtes connues, comme Marie-Amélie Juin et d’autres blogeurs dont les chronos me fatiguent rien que de les voir. Je trouve facilement la tente TomTom mais beaucoup moins facilement mon dossard.
Gentille bénévole : vous avez demandé quel sas ?
Moi : baaaaaah, 1h40, je crois (je n’en sais rien, j’ai zappé tous les détails de la course, la honte).
Gentille bénévole : ha, je ne vous vois pas.
Moi : ???
Gentille bénévole : (feuillette sa pile de dossards) pas dans les 1h45, pas dans les 1h50…Hum, impossible qu’on vous ait mis dans les 1h55 et plus (feuillette, feuillette) Ha, vous voilà !
Moi: heu, y a marqué 1h35 sur mon dossard et comment dire…c’est un peu rapide quoi… Vous êtes sûre que c’est nous ??
Gentille bénévole : (avec un grand sourire que je trouve sadique) A dimanche !
Donc visiblement, j’ai une tête à courir 20 Km rapidement selon TomTom. Ludo trouve que 1h35 est un chrono qui claque (surtout les cuisses), il ne réalise pas que c’est presque son allure de 10 km, sur le double de la distance qui plus est ! Mais mon coureur est dingue étrange dans ses stratégies de course donc je ne relève pas. Nous ne parlerons pas du t-shirt officiel, je pense qu’il faut prendre des produits illégaux pour l’apprécier.
Qui a pu valider le design du t-shirt officiel, hein ? Qui ?
1h35, si ça passe, c’est beau
Dimanche matin, le rer refuse le travail dominical, histoire d’être raccord avec le reste de la semaine, donc ce sera l’expédition en voiture pour rejoindre le Champs de Mars. J’ai mal aux lombaires mais j’espère que ça va partir. Après un début de crise de nerf, nous trouvons une place dans une rue parallèle. Nous suivons les gens avec des sacs 20Km et rejoignons le village. Ludo réalise que Champs de Mars = Tour Eiffel (ça fait 8 ans que nous vivons à Paris et nous sommes déjà venus là, encore une belle preuve de sa mémoire de poule) et donc, il tentera de prendre la Tour en photo à chaque occasion. Des fois, il arrivera même à nous faire apparaître sur les photos.
Nous montrons notre bracelet VIP et nous entrons dans le village rejoindre nos camarades de jeu. Les bénévoles gardent les sacs que nous laissons dans la tente.
Notre maison pour la matinée, avec des coureurs bien plus rapides tout autourUne coureuse moins rapide pour changerLudo est ravi, le buffet était excellent
Nous picorons les excellentes pâtes de fruit et un verre de jus car le départ est dans 2h. Ludo repère les Lapins Runners grâce à leur déguisement et fait une fixation sur les oreilles d’Emir, qu’il trouve trop cool. Je croise de nouveau des têtes connues et en rate d’autres 🙁 Après l’échauffement, pris très à cœur par Ludo ( les coaches féminines n’ont absolument aucun rapport avec sa soudaine motivation, tient-il à préciser) nous nous dirigeons vers le gros bouchon la zone de départ.
Les coaches motivent les troupes
La pause devant le cure-dent géant
Les TomTom sont emportés par la foule, qui nous traîne, nous entraîne, écrasés l’un contre l’autre.
2 Tortues perdues, une image terrible
Bref, nous perdons les copains en t-shirts blancs et atterrissons dans un sas avec d’autres 1h35, les meneurs des 1h50 et des 1h45 plus quelques préférentiels égarés. Plus on est de fous, plus on rit !
Contrôle des papiers, y a des intrus dans le sas !
Le départ est laborieux, il nous faut 24 minutes pour franchir la ligne. Heureusement que nous sommes collés-serrés dans le sas, j’arrive presque à me réchauffer. A côté de moi, Ludo essaie des cadrages foireux inhabituels de la Tour Eiffel.
Aujourd’hui, Ludo aura couru et…pris des photos de la Tour Eiffel
Nous passons l’arche, go ! Comme prévu, la petite côte du Trocadéro nous cueille à froid. Je préviens Ludo de ne pas partir comme un furieux. D’un autre côté, la foule nous empêche d’accélérer, ça tombe bien. Nous optimisons nos trajectoires en coupant sur les trottoirs et profitons du dénivelé (descentes, marmots, trous dans la chaussée) pour relancer. Très vite, les coureurs autour de nous se font moins nombreux et nous apercevons la flèche des 1h45. Avec Ludo, nous sommes autour des 5’/km, pile pour l’objectif des 1h40. Nous tapons dans les mains des gosses, remercions les orchestres qui jouent sur le côté et j’admire les couleurs du bois autour de nous. L’ambiance est chaleureuse, ça fait plaisir. Nous courons ensemble jusqu’au Km 7, où nous passons la flèche des 1h45. Il accélère à ce moment et comme je le soupçonne de vouloir tenter 1h35 sur un malentendu, je le laisse partir. J’accroche la foulée d’un gars en t-shirt Adidas turquoise, très régulier et le suit jusq’au Km 12. Ludo est 100m devant moi.
Bah, ça passe pas, en fait
A partir de ce moment, je lutte avec moi-même. Mon dos me fait mal, ça pince à chaque foulée et j’ai l’impression d’avoir 80 ans. J’essaie de me redresser, de ne pas attaquer par le talon, d’arrêter de regarder le pompier qui court devant moi, rien n’y fait. Il reste encore 8 kms, je me dit que ça va être long et pas très drôle tout ça. Je perds de vue mon lièvre, croise un Lapin en perdition et me dis que si même Emir a levé la patte, je vais probablement mourir dans d’atroces souffrances. J’aperçois Ludo au loin, il a chopé deux gars en casquette et il tente de les suivre. Ou de leur sauter sur le dos pour éviter de courir, je n’arrive pas à bien voir depuis l’arrière. En tout cas, mon petit poney galope ! Moi, je ne sais pas trop ce que je fais mais ce n’est pas très agréable. J’accroche un gars avec un t-shirt TomTom, qui me motive un peu. On échange quelques plaisanteries, merci Franck ! Je le suis, jusq’au Km 15 où, à bout, je m’arrête. J’aurais pu continuer mais là, l’envie de mettre un pied devant l’autre s’est faite la malle avec les coureurs qui me dépassent. Tristesse et solitude. Je prends une bouteille, m’étire avant de repartir. Que des gamins parmi les spectateurs, je ne peux même pas piquer un déambulateur discrétos. Aucune assistance quand on en a besoin, quel scandale ! J’oublie le chrono et tente de limiter la casse. Je recolle vaguement au coureur en Adidas turquoise mais il me met vite 200m dans la vue. Je n’apprécie plus trop sa régularité pour le coup. Un petit passage sous les ponts me rappellent de mauvais moments du marathon de Paris. Hu hu, j’essaie de vite grimper ces fichues montées pour retrouver les quais. Je récupère Franck, toujours à l’aise, lui. Il applaudit les supporters qui nous encouragent, commente le paysage. Bref, il a la pêche et ça me remonte bien le moral, à défaut de faire disparaître la douleur.
Au Km 17, je me dis que je n’ai plus rien à perdre. A moins de m’étaler sur un trottoir, ça ne peut pas être pire. J’arrive à relancer et à retrouver une allure décente sous les 5’/km. Une dernière petite montée bien traître au Km 19 fait des dégâts parmi les combattants du bitume. Je serres les dents, les poings, mes non-abdos et me concentre sur l’arche d’arrivée. Aucune force pour sourire aux photographes, j’allonge les jambes pour rejoindre Ludo derrière la ligne.
1h42’32 » au chrono, soit 2 minutes de plus que mon objectif. Je suis dans les choux, l’allure est moins rapide que mon dernier semi mais vu mon dos en compote, je n’aurai pas pu faire beaucoup mieux. Je me dis qu’il faut prendre la course comme un état des lieux avant le semi de Boulogne, dans un mois. Mon Kenyan n’est plus blanc mais tout rouge : il a bouclé ces 20 Km en 1h39’38 », un record ! Il se classe 6 364 / 25 362 ce qui est super et moi 7 772 / 25 362. Je pense que Ludo pourrait accrocher les 1h35 mais comme il faudrait s’entraîner pour ça, ce n’est pas gagné…Ludo remarque que je suis blanche comme un linge et aussi qu’on est au pied de la Tour Eiffel, ce qui est trop la classe (l’arrivée, pas ma tête). Par contre, il n’a absolument pas remarqué l’hippodrome de Longchamp, les pavés du bois de Boulogne ou les ponts. Juste « ça ressemblait un peu marathon, non ? ». C’était le même parcours… 😛
Nous récupérons le petit sac contenant le ravito BioCBon, que je dévore sur le champ. Les produits sont délicieux ! A la remise de la médaille, je retombe sur Franck. Il aura fait 1h42, lui aussi 🙂 Nous marchons tranquillement jusqu’au village, après une énième photo de la Tour Eiffel pour Ludo. Quel touriste celui-là ! Quand nous arrivons, GregRunner s’en va. Normal, il a mis 1h23, ça fait un moment qu’il a fini la course, lui ! Je passe faire coucou à Montaine de Runnersanonymes, qui a fait sa course avec des bobos, elle aussi, mais en 1h34. Joli chrono ! Je recroiserai tout ce petit monde certainement au semi de Boulogne ou plus tard en décembre. Dans la tente, les Lapins Runners sont réunis, Ludo fixe toujours avec fascination les oreilles d’Emir. Entre la Tour Eiffel et les Lapins, il en aura pris plein la vue 😉
Ludo vérifie que la Tour n’a pas bougé
Pour résumer, cette course a été une belle expérience. Le parcours est très beau, avec une vue magnifique sur la Tour (vous avez compris, on ne peut pas y échapper) et de longues descentes pour relancer mais la médaille se mérite. Il faut passer ces maudits ponts sans perdre trop de plumes ! Merci à TomTom pour le dossard, l’accueil et la gentillesse des coaches. C’est vraiment agréable quand on n’a pas à se soucier de la consigne et qu’on sait qu’un café chaud nous attend après l’effort.
A bientôt !
La diététique selon Ludo : comme l’entraînement, ça sert à rien !
Vous devriez essayer le Paris-Versailles avec sa fameuse cote des gardes, mais vu que vous avez fait le trail de Bouffemond, ça ne devrait pas vous poser de problème. Sinon j’adore le récit sur chacune de vos courses et vous assurez très bien.