C’est la fin de l’été, il fait trop chaud pour courir (à mon goût) et Emilie se remet doucement d’une tendinite. Que faire pour s’occuper le week-end ?… Tiens, il y a du VTT dans les bois pas loin fin août. Et si on s’inscrivait ? Pour voir ? Ah, et petit détail : c’est une endurance de 24h.
La team des Tortues au départ
Pour bien planter le décor, il faut savoir qu’Emilie n’apprécie absolument pas le vélo – qui lui rend bien – et nous ne roulons que quelques fois par an. Bah, l’absence de préparation est une donnée que nous avons l’habitude de gérer chez les Tortue. On va gérer ! Rendez-vous pris pour les journées du 31 août-1er septembre avec notre équipe en catégorie duo.
Une organisation au top
Grosse soirée la vieille, petite forme le samedi au moment de charger le matériel. Direction les bois de Cergy pour s’installer, des camions emmènent leurs lots de vélos et d’équipements, on nous indique la place que nous allons occuper pendant 24 h. Avec les autres duos, nous sommes installés tout au bout du paddock, bien placé sous les arbres avec un barnum pour se protéger. Un emplacement est réservé juste à côté du barnum pour le véhicule de l’équipe. Les visiteurs/accompagnateurs ont un parking spécial. L’organisation a tout prévu, et pour 50€ par personne, c’est juste génial ! Nous aurions adoré avoir le même confort en moto enduro…
En duo, le rythme est en théorie très difficile à tenir car, nous sommes sensés enchaîner les tours l’un après l’autre en se relayant. Hors de question de dormir plusieurs heures pendant que l’autre roule sans arrêt….pas sympa. 😉
Le samedi 13h, tout le monde s’installe. En face de nous, une équipe de 6 et la team de Saint-Germain, tous très pros et très gentils.
Une fois la partie administrative remplie, les dossards et sacs dotations récupérés (chouette, on a droit à 1 repas chaud et 1 petit-déjeuner chacun, la classe ! ), on s’équipe et on s’aperçoit qu’on a oublié la moitié du matériel (les pneus et chambres à air de secours, les chaises, un tapis de sol et des coussins…). Ok, on gère toujours, il faudra s’assoir dans le coffre du coup !
Les autres équipes autour de nous sont affutées comme aux J.O : pneus 29pouces, tige de selle ajustable, jantes full carbones de secours et une valise entière de vêtements de rechange. Ils ont même ramené leurs vélos d’entraînement (à plusieurs milliers d’euros, quand même…) avec le home trainer pour se chauffer les muscles et éviter les claquages… Un tel niveau de préparation, ça nous a laissé rêveurs…
Les gens remarquent tout de suite nos Rockrider VTT vieux de 10 ans, sans freins à disque, sans attaches rapides, sans…beaucoup de chose. Les gars nous souhaitent bien du courage, ça fait un peu peur !
La course
Le départ est à 14h, façon triathlon, c’est à dire avec le matériel accroché sur des barrières et on doit effectuer un tour de prairie en courant avant de pédaler pendant 24 h.
Ludovic pose donc sur VTT jaune fluo et attend le départ ! Les cheerleaders nous encouragent, l’audience masculine apprécie !
A 14 heures, c’est le GO, tout le monde court, Ludo arrive à ne pas tomber sur les 800 mètres, c’est déjà bien.
Une fois le vélo récupéré, découverte de la boucle de 8 kms qu’il faudra faire le plus grand nombre de fois en 24 heures !
Les passages en sous-bois se passent bien, mais déjá les premières montées apparaissent et cassent les jambes rapidement. Comme il s’agit d’un 24 heures, Ludo se cale sur le rythme des solos les plus calme et roule doucement et même en marchant pour éviter de se cramer dès les premiers kms.
La fameuse butte à Juju est raide et particulièrement longue, cela promet dans quelques heures quand il faudra continuer à la monter !
Une fois le premier tour fini, Ludovic passe la puce à Emilie, nous discutons un peu sur le parcours, alors que derrière les autres équipes sont déjà à bloc et se relaient sans marquer de pause, en se passant le bidon contenant la gourde. Au début de la nuit, avec la fatigue, une équipe se trompera d’ailleurs de bidon et partira avec de l’eau au lieu de la puce…Inutile de dire que ses coéquipiers l’ont traité de tous les noms !
On se rend très vite compte qu’il y a du niveau et c’est impressionnant. Au moins, on participe pour le fun et essayait de faire pas mal de kilomètres. Sur le tracé, les plus rapides se signalent en criant « à gauche » ou « à droite » pour indiquer par où il vont dépasser. C’est bien pratique et ça évite les mauvaises surprises. Les coureurs remercient ensuite quand on se décale, nous sommes surpris au début par tant de politesse, nous avons rarement fait des compétitions dans cet état d’esprit ! 🙂
Les organisateurs ont tout prévu et le nombre de tour effectué s’affiche en temps réel sur un site web ce qui permet de voir son classement en live, et ça motive ! Les meilleurs équipes s’en servent pour baser leur stratégie (« t’es qu’à 1 tour, tu vas le bouffer ! »). Nous, nous renseignons les autres équipes autour de nous qui n’ont plus de batterie et on papote dans le paddock.
On choisit de rouler en alternance, même si Ludovic réalise parfois 2 de suite, surtout à la tombée de la nuit.
La nuit aura raison de nous
La journée passe finalement vite et sans bobo, chez les vélos comme chez la team Tortue. Emilie n’est pas tombée, c’est déjà remarquable 😀 Mais voilà, une autre galère se profile : la nuit ! Nous avons des lampes mais seulement 2 petites achetées chez Décathlon. Autant en ville, elles suffisent largement car la lumière urbaine éclaire autour autant en plein sous-bois, ces lampes ne servent à rien… Fixées au guidon, le moindre virage n’est plus éclairé et nous n’avons pas de frontale en secours…
Après un tour dans le noir, éclairée par les autres cyclistes, Emilie abandonne. Ludovic force jusqu’à minuit sans y voir grand chose pendant que les autres équipes sortent eux le gros matériel à LED et continuent de rouler aussi vite qu’en plein jour. On apprendra le lendemain que pas mal ont rencontré des soucis de batteries et ont du tout de même abandonné vers 3h du matin…
Fatigués, nous décidons de dormir tous les deux, tant pis pour le retard qui va s’accumuler, nous préférons faire une pause.
Aucun problème pour dormir, malgré les lumières et le bruit du paddock autour de nous. La nuit sera rythmée par le bruit des roulements et le signalement du solo de la team de Saint-Germain à chaque tour « -Saint-Germain ? » et la réponse du solo : » – Tout va bien »
A 6h30, remonter sur le vélo est assez difficile, les visages sont tirés, certaines équipes duos sont vraiment fatiguées, ce qui nous motive à repartir car eux n’ont presque pas dormi ! Nos voisins, un père et son fils venus de Bretagne, en sont à presque 50 tours tous les deux !
Comme la veille, on change à chaque tour, Ludovic met autour des 30 minutes et Emilie en met 45, ce qui permet de rouler sans trop se fatiguer. On mettait 5 bonnes minutes de moins la veille…
Les premiers sont toujours impressionnants et roulent aussi vite que le samedi. Nous sommes régulièrement encouragés par les autres teams qui nous félicitent de tenir le choc avec nos rockriders antiques. Nous sommes tous fatigués mais l’ambiance reste conviviale et festive. Les bénévoles passent pour vérifier que tout se déroule bien, les kinés affichent complets et le DJ a remis la musique pour nous pousser durant les derniers tours. Les plus motivés se déguisent pour le concours du meilleur costume, sous les applaudissements du paddock.
Nous apprenons que le premier solo a enchaîné presque 23h40 de temps roulé, ce gars est une machine ! Il a fait plus de tours seul que des équipes de 6 !
Arrivée à 14h et c’est un soulagement à en voir la tête de Ludovic :
Conclusion
Pour finir, voici les résultats des Tortues :
- place : 256 / 282 au global
- 25 tours
- 80 kms pour Emilie
- 102 kms pour moi (meilleur tour en 27min28)
- Pas de casse, pas de bobo
- Un joli bronzage agricole
Il faut prévoir pas mal de vêtements de rechange (au moins une tenue nuit et une tenue de jour plus légère) car avec la transpiration, nous nous changeons souvent pour éviter les frottements et c’est difficile de repartir après avoir eu froid pendant l’attente.
L’organisation est vraiment géniale, le prix abordable (50 euros par participant) avec repas compris. Cela nous motive pour retenter l’année prochaine, une fois qu’on sera mieux entraînés et avec des montures plus légères.
Le mieux est de le faire à 4, ce qui permet de dormir et de mieux tourner entre participant, voir d’en sacrifier un pour la nuit car à 2, il n’y a pas tellement de possibilités…
Nous sommes rentrés épuisés dimanche mais ravis de cette nouvelle expérience !
A bientôt !