Samedi 30 septembre, nous étions de retour dans les bois de Cergy, pour prendre le départ de la première édition des 6H de trail organisé par l’EACPA. Alors, sur un parcours qu’on connait par cœur, une météo clémente et avec une bonne motivation, qu’est-ce que ça a donné ?
Parce que la butte à Juju nous manquait
Nous avions récupéré le flyer des 6H de trail au mois de juin, quand nous sommes allés assister au meeting d’athlétisme du club puis nous avions de nouveau croisé l’équipe lors des 24H VTT où des membres de l’EACPA pédalaient. On n’était pas super chaud pour tourner en rond pendant 6 heures sur une boucle de 4,5 km; nous connaissant, on se serait vite lassés (la boucle aurait fait le double, je ne dis pas mais là trop #hamster pour nous).
Par contre, l’orga proposait de faire la course en relai de 2,3 et 4. Là, ça nous intéressait ! Possibilité de partir bien plus vite qu’en conditions de trail normal, récupération pendant le relai du binôme et gestion des temps pour boucler le plus de tours possibles, le tout sur une durée intéressante : c’était bon, on a signé pour le duo !
En plus, cela nous faisait un long fractionné (ou une sortie longue fractionné) qui s’inscrivait bien dans ma prépa du semi de Vincennes en octobre ainsi que le trail des Châtaignes de novembre où nous allons nous farcir la même distance.
Tiens, si on allait voir si l’herbe a repoussé sur la butte en un mois
Le point sur notre état de forme : le 17 septembre, Ludo bouclait les 3 H de VTT de Survilliers; le 24, il nous faisait participer au 10K de la FrappaDigue de Sartrouville (avec PR en sub 43 pour lui et un 47′ tranquille pour moi, une bonne surprise cette course pas prévue) et le 30, pour terminer le mois, 6 heures de trail. Aucune prépa trail mais le terrain est globalement roulant et les jambes ont bien tourné, nous partons donc confiants en nos capacités. A moins d’un croche-patte de la part d’une racine traître, on devrait survivre.
En parlant du parcours justement, il s’agit d’une boucle de 4,5 km avec 100m de D+ selon l’orga qui reprend la moitié du parcours des 24H de VTT (tour du paddock, butte à Juju, les sous-bois et l’amphithéâtre sur la prairie). Pour nous, les principales difficultés sont la seconde monté de la butte à Juju, courte mais raide et les deux bosses (que j’appelle le M) dans le sous-bois. Le reste du parcours, relativement roulant, est propice aux relances. La butte à Juju peut paraître impressionnante mais elle a l’avantage de ne pas être très pentue donc, personnellement, à mon allure de tortue, ça passe tout seul. Pour ceux qui l’attaque en galopant…ça passe moins bien (quelle idée de courir vite aussi !). Pas de mur ou de descentes brise-genoux ici mais des petites bosses à gérer pour ne pas trop casser l’allure. Sur ce tracé, les plus rapides devraient pouvoir tourner en moins de 20 minutes, ce qui devrait donner des relais avec…80 km au bout de 6 H. Un Ecotrail quoi, tranquille. Heuuu, nous, on s’estime heureux si on passe la cinquantaine de kms.
1 tour, 1 pause, une madeleine et ça repart
C’est par ici que ça se passe.
Le départ est fixé à 10h, nous arrivons en avance pour récupérer les dossards et poser notre stand. L’orga avait averti que l’épreuve se fait en auto-suffisance, parce que le trail, c’est pour les guerriers. Toutefois, des tables sont prévues dans la zone de relai pour que les solos puissent déposer leur ravito perso et pour les relais, nous pouvons aussi laisser nos affaires sous la surveillance d’un membre de l’équipe, comme aux 24H. Bien pensé !
Pour l’occasion, nous avons prévu :
– une chaise pour reposer les jambes
– des affaires chaudes pour ne pas attraper la crève entre 2 relais (y compris un plaid, parce qu’en dessous de 20°C, je gèle)
– 4 L d’eau (dont 2 L mélangés avec de la boisson dopante isotonique)
– du jus de fruits
– 1 bouteille de coca
– une poche de madeleines (celles que Ludo adore)
– des barres de céréales (celles que Ludo adore, vous remarquerez comment la nourriture lui est essentiellement destinée, faut le motiver par l’estomac, lui 😉 )
– de la monnaie si jamais une crêpe nous fait de l’oeil
Stand confort 5 étoiles.
Sur place, nous retrouvons en short et en baskets Victor. Après s’être suivis sur Strava, on se rencontre enfin en vrai, c’est toujours sympa 🙂 Victor a embarqué 2 collègues dans l’aventure et ils espèrent atteindre les 12 tours. Même objectif pour nous, on va donc essayer de se suivre.
Un raptor des #409 déjà en première ligne, rendez-vous dans…85,5 km !
Ludo prend le premier relai avec Victor sur ses talons et pendant qu’ils cavalent dans le sous-bois, j’en profite pour regarder passer les solos, installer les affaires, enroulée dans ma polaire. L’équipe des Raptors, un maillot et des têtes qu’on commence à connaître à force de les voir au cross de l’EACPA (eux devant, nous loin derrière) ou au meeting, enchaînent des relais en 18 minutes. Hu hu, ils sont déjà prêts pour le cross de décembre, eux !
Ludo et Victor débarquent en 23 minutes environ, je récupère ma puce et pars pour mon tour. On connait le terrain par cœur depuis 3 ans, entre les 24H de VTT, le cross et les sorties longues passées ici mais je reconnais que le chemin est bien balisé et la présence de nombreux signaleurs aux intersections évite d’aller trouver un raccourci se perdre. J’ai un peu de mal à me lancer donc la butte à Juju ne passe pas très bien mais j’arrive à trouver mon rythme ensuite. Ok, je ralentis dans le petit M mais j’arrive à relancer après. L’honneur est sauf ! Mon tendon d’Achille gauche me rappelle tout de suite que les côtes, c’est vraiment pas son truc. Va falloir que je le surveille, lui…
Suivi de la course en direct pour se motiver.
Nous décidons de faire des relais d’un tour : la pause de 25 minutes permet de souffler un peu et de ne pas trop se refroidir. Je tiens à signaler que Ludo a eu bien plus le temps de récupérer que moi, vu que je mettais 5 bonnes minutes de plus que lui au tour, hein. Normal qu’il reparte plus frais ! Les avions de chasse tournent toujours en moins de 20′ dans toutes les catégories relais et même certains solo avancent fort, des machines. A côté, nous tournons entre 23 et 25′ pour Ludo et 25 -28′ pour moi quand je décide de m’arrêter admirer la vue en haut de la butte.
Soleil, madeleines, on n’est pas bien là ? Je pense que je vais avoir besoin d’une bonne heure. Voire deux. Pour bien récupérer.
Les heures passent étonnamment vite quand on enchaîne les relais, le soleil a fait son apparition pour notre plus grand plaisir et je vois que Ludo louche de plus en plus sur le classement affiché en live sur la TV de l’orga. Hum, qu’est-ce qu’il mijote, lui ? Il claque un tour en 22’19 », je le trouve un peu trop motivé lors des passages de puces : « Allez, allez, t’arrête pas pour discuter ! Go, perd pas de temps ! » On dirait moi quand j’essaie de lui faire tenir un objectif sans l’en avertir, suspect… Ludo confirme mon impression au relai suivant : « On est 6ième duo, on peut passer 5ième si on continue comme ça ! Donc. Va. Courir. » Demandé comme ça, comment refuser ?
Victor passe sa puce, Ludo ne doit pas être loin. Je me cache derrière un arbre ou j’y retourne ?Ravito des équipes d’un côté et des solos de l’autre.
Victor est chaud cacao lui aussi, il s’échauffe entre les relais pour éviter les crampes et ne pas se refroidir, vérifie les temps au tour. Il faut dire qu’il vise le podium dans sa catégorie de relais à 3, donc motivation au max ! Moi, je veux juste faire 6 tours (peut-être 7 avec le nouvel objectif de Ludo) et finir avec mes 2 tendons d’Achille fonctionnel, donc je me contente de marcher après mes relais et surtout je bois beaucoup.
La jeune Camille et sa famille se posent à côté de notre chaise. La jeune fille est en duo avec son papa Pascal et si son père fait le gros du travail, elle doit tout de même faire quelques tours pour qu’il puisse souffler, ce qui ne la transporte pas de joie (et c’est peu de le dire). Je la vois notamment revenir rouge tomate au bout de son troisième tour. Elle m’explique que d’habitude, elle ne fait que des trails de 10 km, que là, elle en est déjà à 18, qu’elle s’est inscrite parce qu’elle pensait qu’ils seraient plus nombreux dans son équipe et que son papa a vraiment des idées bizarres ! Victor et moi discutons avec elle entre nos relais pour lui remonter le moral et l’encourageons quand elle repart courir.
Un dernier tour pour la route
La dernière heure arrive, Ludo part pour sa 7ième boucle. Il faut qu’il fasse moins de 30 minutes pour me laisser le temps de valider mon tour. L’horloge continue de tourner, je commence à stresser un peu quand à 15h28, il arrive ! Et zut, va falloir que j’y retourne pour un dernier… Bon, j’ai 32 minutes pour faire mon tour, suffit juste de ne pas traîner dans les montées et ça va le faire. J’attrape la puce et j’y retourne pour la dernière fois. Les cuisses couinent un peu, mon tendon gauche râle comme depuis le début et je trouve mon rythme une fois la butte à Juju passée (un vrai diesel…). Je trottine dans les raidillons du sous-bois, je double Camille que j’encourage au passage et j’essaie d’allonger la foulée sur la prairie pour le sprint final. 15h58. youhou, c’est bon et avec 2 minutes de marge !
Ludo est ravi, nous passons à la 5ième place grâce à ce dernier tour. Camille arrive ensuite avec un petit groupe de coureurs qui l’encouragent. Elle est aussi rouge que son maillot mais elle boucle son dernier tour sans rien lâcher. Bravo ! 🙂
Comme nous sommes toujours aussi doués en calcul mental, nous avons absolument aucune idée de notre nombre de kilomètres effectués. On a bien couru, c’était fun et on est contents d’avoir fini. Parce que c’est quand même un peu fatiguant, cette histoire.
Je ne suis pas rouge, c’est un effet d’optique.
30 secondes avant la fin, des coureurs déboulent sur la prairie, le VTT fermeur sur les talons. Hu hu, ça va être tendu ! Le speaker fait le décompte : 20 secondes, 10 secondes… Ils franchissent la ligne une poignée de secondes avant 16h, sous les applaudissements des autres participants. C’était limite !
Bravo à Marie-Caroline, la seule solo féminine (45 km !)
Le(s) meilleur(s) pour la fin !
On discute avec Victor et son groupe, un peu fatigués mais ravis de l’expérience, avant qu’Antoine le speaker annonce les podiums. Les 4 premiers solos ont enchaîné 58 km, soit quasiment autant que nous, mais tous seuls. Impressionnants ! Jean-Baptiste finit un peu plus rapidement que ces camarades et remporte la coupe. Le speaker passe ensuite aux duos et en particulier au duo mixte.
« – Et avec 63 km, ils sont donc premiers de leur catégorie…
– C’est pas mal, dis donc…
– …Les Tortues !
-…
-…
– HEY MAIS C’EST NOUS !«
Hiiiiii, c’est nous ! Merci Victor pour la photo.
Donc, nous montons sur la boîte pour récupérer nos coupes. Nous avons même droit à une chacun, la classe. C’est Noël avant l’heure pour Ludo, il s’est accroché tout l’après-midi à SA coupe et fallait pas trop que je m’approche, des fois que mes yeux écailleraient la peinture…
Nous assistons aux autres podiums pour féliciter les autres participants. Dans la catégorie duo, la Team Gallice aligne 81 km et chez les relais à 4, les Raptors du club culminent à… 85,5 km. Ok, là, il y avait du gros gros niveau. On ne court pas dans la même catégorie !
Au moins, on se dit qu’on a de la marge avant d’arriver à la hauteur de leur chaussettes !
Victor et ses collègues ratent le podium de peu, derrière les équipes du club de Marines mais ils ont atteint leur objectif de 12 tours, bravo pour cette première expérience !
Nous restons aussi pour la tombola et surprise, Ludo remporte un bonne Salomon tout doux ! Parfait pour son crâne chauve l’hiver !
Plus d’excuse pour ne pas sortir cet hiver !
Bravo à Antoine et à l’EACPA pour cette première édition bien organisée (bien vu les tables pour les ravito perso des solos, le suivi live sur l’écran et ouvrir le gymnase pour se réchauffer/doucher/WC ) sur un parcours sympa. Et un grand merci aux bénévoles qui sont restés souriants et motivés pendant 6 heures dans les bois !
Personnellement, nous avons bien apprécié la course, c’est l’occasion de tester son matériel de trail en vue d’une autre compétition plus importante ou de faire une sortie longue différente. Le format de 6 heures est suffisamment long pour accumuler pas mal de kilomètres, l’horaire de 10h à 16h permet de profiter du reste de la journée (et évite de se lever à 5h00 du mat pour prendre le départ).
Bref, une bonne expérience que nous renouvellerons avec plaisir !
Coucou les Tortues Runners !
Trop bien comme d’hab’ votre récit.
Même si il est encore mieux celui là car je suis dedans !!! 😊
Merci pour cette journée partagée.
C’était bien sympas. A une prochaine sur les sentiers 😉.
Coucou Victor !
Merci pour ton commentaire, ça fait plaisir.
Oui, j’avais des photos de toi et de ton groupe en action, je les ai mises dans le compte-rendu 😉
On va faire le trail des Châtaignes le 22/11 (version 32 km avec bien trop de marches et de D+), il me semble que tu fais le 16 km, on se croisera là-bas ?
A la prochaine !
Ça sera avec plaisir que je prendrai le départ (commun pour les 2 épreuves) avec vous au Trail des Châtaignes !!!
Je suis bien inscrit au 16…17km. Faut que j’intensifie mon travail en côtes pour aller au bout…
A bientôt !