Quand changer ses chaussures de running ?

Vos chaussures de courses à pied ont beau être les plus belles, les plus confortables du monde, elles n’en sont pas moins inusables. Même si on en prend le plus grand soin (et ça se comprend vu le budget investi), elles finissent par s’user et il faut se résoudre à abandonner les précieuses. Jusqu’ici, tout semble logique. Mais à quel moment devient-il nécessaire de remplacer ses chaussures de running ?

Les running ne sont pas immortelles, même les chaussures de trail qui résistent pourtant aux pires conditions (griffes du chat inclues). Nos petits souliers de sport ont une durée de vie plus ou moins limitée, selon leur fabrication mais aussi leur utilisation. Dans tous les cas, il arrive un jour où il faut en changer.

Mizuno Wave Rider 17 trouée
Mizuno Wave Rider 17 : 580 km et des trous aux pliures plus tard, direction la retraite.

Au-delà de la qualité de fabrication des chaussures de sport (hello, le mesh fragile des Mizuno Wave Riders 17…), deux critères impactent l’espérance de vie : le profil du coureur et l’usage qu’il peut faire de ses runnings. L’usure d’une chaussure de running varie énormément en fonction de la foulée du coureur, son poids et de la surface sur laquelle il effectue ses sorties.

Un coureur occasionnel qui effectue une sortie dominicale de 10 km sur bitume usera moins vite ses chaussures que les coureurs en pleine prépa marathon qui enchaînent facilement entre 40 à 60 km par semaine. Je ne parle pas des fous athlètes qui préparent des ultras, qui dépassent les 100 km hebdomadaires et qui changent de pompes comme de t-shirt.

De même une frêle gazelle urbaine poncera moins la semelle qu’un solide gaillard de 90 kg (et si le bonhomme fait du trail dans la caillasse, les chaussures vont rendre l’âme encore plus vite !)

Le type de foulée joue également sur la durée de vie des chaussures running. Tous les coureurs n’ont pas une foulée universelle qui répartit plutôt bien le poids sur l’ensemble de l’avant de la semelle.. Pour un profil pronateur, la semelle va s’user prématurément uniquement vers l’intérieur.
Quant au coureur supinateur, c’est l’inverse. Le pied part vers l’extérieur et donc, la semelle en prend un coup de ce côté-là.

Quels risques de courir avec des chaussures usagées ?

Vous avez acheté vos chaussons pour leur amorti, leur dynamisme, leur maintien, leur look mais après plusieurs mois d’utilisation (plus ou moins) intensive, ce sont justement ces qualités qui vont se dégrader. L’absorption des chocs devient moins efficace, l’amorti se fait plus sec, les chaussures de running peuvent devenir instables et créer des déséquilibres dans votre posture, ce qui se répercute directement sur les articulations.

New Balance usée
Semelle de chaussure de running usée
Les NB 1080 V5 de Ludo sont en phase terminale

Courir avec chaussures usées augmentent les risques de blessures : douleurs articulaires, périostites… de nombreux bobos qui pourraient parfois être évités simplement par un changement de running. Personnellement, ça m’est arrivé avec une paire de Mizuno Wave Rider 18 (les bleues) : je commençais à avoir mal aux genoux après les sorties longues et le talon était tout tassé. Bon, j’ai persévéré une bonne centaine de kilomètres mais quand j’ai changé de Wave Rider (toujours des 18. Mais en rouge. Gros changement, hu hu), j’ai tout de suite senti la différence et les douleurs sont très vite parties.

Une paire de basket de course à pied usée peut aussi entraîner des chutes : et oui, les orteils, talons et chevilles sont moins bien maintenus !
Entre les contreforts déformés et la tige de la languette abîmée, le pied bouge beaucoup plus dans l’ensemble.
Sans compter qu’on augmente les risques de cascades avec une semelle usée. Gamelle assurée en terrain instable, humide ou glissant…

Combien de kilomètres peut-on courir avec une paire de running ?

Certains modèles de chaussures sont évidement plus costauds que d’autres mais avec la tendance actuelle de la chasse au poids, je trouve que la durée de vie globale des running diminue de plus en plus…

Il n’existe pas de règle universelle qui s’applique à toutes les marques mais plus une chaussure est légère, plus il faudra la changer rapidement (environ 500 km, voir moins). Les racers de 200g sont en général réservées à la compétition ou aux séances sur piste, elles ne sont clairement pas faites pour durer. Les Nike Vaporfly Next%, la formule 1 des courses sur route s’usent ainsi en quelques centaines de kilomètres ! A réserver pour les jours de compétition.

Au contraire, les charentaises type Nike Pegasus ou Mizuno Wave Rider qui s’approchent des 300 g, vous accompagneront sans souci pendant 800 à 1000 km. Ce genre de chaussures de route est parfait pour effectuer le gros du travail à l’entraînement, les sorties longues. A titre d’exemple, je change mes Wave Rider entre 600 et 800 kms, ce qui correspond à 6 mois d’utilisation. A contrario, mes Adidas Adios Boost commencent à sérieusement tirer la tronche au bout de 430 km.

liste de chaussures strava
Mon kilométrage avec Strava et en rouge, les 3 paires que je tanne actuellement

Pour connaître le nombre de kilomètres effectués, le plus simple est d’utiliser une appli de running, comme Strava, Garmin Connect ou Movescount (pour les plus connues). La plupart de ces appli permettent d’enregistrer la liste de vos équipements et donc ainsi de comptabiliser le nombre de kilomètres parcourus avec chaque paire.

Facile ainsi de suivre la durée de vie de vos chaussons et d’anticiper leur changement !

Quels sont les signes d’usure à vérifier ?

Pour reconnaître quand changer de chaussures de running, rien de plus simple. Comme sur les pneus, les chaussures de course ont des témoins d’usure : semelle extérieure qui devient de plus en plus lisse, mesh qui se troue, renforts qui s’affaissent, de nombreux signes peuvent vous alerter que vos running sont en train de rendre l’âme.

Un autre test consiste à poser sa paire de basket sur une surface plane et à vérifier l’équilibre des chaussures : si une de vos running voire les deux sont instables ou penchent d’un côté, c’est que la semelle est bien usée et ne doit plus amortir correctement.

Plus que le kilométrage, c’est la dégradation des structures, l’affaissement général de la chaussure qui doit vous alerter. Selon votre poids et la surface sur laquelle vous courez, ce vieillissement interviendra plus ou moins tôt.

Comment prolonger la durée de vie d’une chaussure running ?

Pour essayer de maximiser la durée de vie de vos précieuses, n’hésitez pas à :

  • laver vos chaussures à l’eau, au savon avec une brosse et vos délicates mains. Pas évident de se rendre compte de l’usure de la semelle quand votre paire n’est qu’un gros tas de boue…
  • laisser votre paire de baskets sécher à température ambiante, loin d’un radiateur ou en plein soleil.
  • placer du papier journal à l’intérieur du chausson pour absorber l’humidité et l’aider à garder sa forme initiale. Et cela limitera aussi les mauvaises odeurs. Pratique !
  • alterner les chaussures à l’entrainement et selon le terrain (une paire légère pour les 10 km et fractionnés, une paire pour le long et une autre pour le trail, les sorties boueuses), cela préservera les propriétés de vos running puisque vous répartissez l’usure et vous permettra de varier les entraînements plus facilement.
Adidas Adios
Adidas Adios
Mes nouvelles Adidas Adizero Adios 3. Trop belles pour être utilisées !

Quelle est la saison idéale pour changer ses chaussures ?

Avoir plusieurs paires peut constituer un budget conséquent, en plus de faire râler votre moitié qui va vous accuser de prendre toute la place dans les placards, donc en grosse pince runner prévoyante, j’essaie de caler mes achats durant les soldes pour profiter de prix plus bas; quitte à garder ma nouvelle paire quelques mois dans leur boite, le temps de finir d’user mes précédentes chaussures.

Pour faire de bonnes affaires, et quand je connais parfaitement le modèle de runnings qu’il me faut, je les commande en ligne. On peut aussi en acheter dans un magasin d’usine ou lors de fin de séries. Le Black Friday fin novembre est aussi une occasion parfaite pour acheter la paire de chaussure de running qui vous accompagnera la saison suivante !

J’ai pris mes Wave Rider 19 en juin et quand mes Rider 18 ont commencé à faiblir en septembre, j’ai vite pu changer de paire sans bobo.

Mizuno Wave Rider 19
Mes actuelles Wave Rider 19…en attendant les Rider 20 dans 3 mois 🙂

L’avantage des soldes, c’est qu’on peut également trouver de bonnes chaussures de course à bas prix dans les magasins spécialisés. Quand on veut changer ses baskets de running et que vous hésitez entre plusieurs modèles, le magasin spécialisé est l’idéal puisque vous pouvez tester les sensations dans le chaussant et vérifier si la pointure convient. 

De plus, le vendeur peut vous donner des conseils personnalisés et vous permettre de trottiner près du magasin. Le conseiller au top, c’est celui qui vous guide comme un podologue, selon votre foulée et vos besoins.
D’ailleurs, si vous lui apportez vos chaussons actuels, il scrutera les points à corriger pour vous orienter vers les meilleures chaussures route ou trail qu’il vous faut.

Que penser d’un changement de chaussures avant une course ou lors d’une reprise après une longue coupure?

Alors, ça, c’est la meilleure idée pour continuer la coupure, avec une nouvelle blessure…

Je le répète mais on innove jamais jamais JAMAIS avant une compétition. Quand je prépare une course, je fais en sorte d’avoir effectué le rodage des nouvelles chaussures avant le jour de la compétition (et oui, comme une voiture neuve…). Je les porte sur différentes séances pendant au minimum les 3 à 4 semaines précédant la date fatidique pour bien m’habituer aux sensations qu’elles procurent, à leurs réactions lors d’une accélération ou durant une sortie longue.

Je vous déconseille de partir courir un marathon ou un semi avec des chaussures neuves, même si vous avez repris exactement le modèle identique à votre précédente paire. C’est le meilleur moyen de récolter des ampoules et des douleurs aux pieds à cause des points de compression inhabituels.

Même avec un nouveau modèle de baskets identique à votre paire de running actuelle, nos chaussures de route se déforment avec le temps. Le pied doit alors se réhabituer à la forme initiale de la chaussure.

Concernant une reprise, il est préférable de rechausser la paire que vous aviez avant l’interruption pour que vous retrouviez plus facilement vos marques. Bien sûr, si votre précédente paire est complètement ruinée, dans ce cas, il faut la changer pour éviter un nouveau bobo !

Personnellement, nous restons fidèles aux marques que nous connaissons et qui conviennent à nos pieds :
Pour Emilie :

XT7 d'Evadict de chez Decathlon
Les XT7 d’Evadict, parfaites pour arpenter les champs boueux de mon coin !

Lire aussi : mon test des Adidas Boston Boost

Pour Ludo, qui est chaussé en full New Balance :

Bon RUN et bon shopping !

Mimi

Mimi

Co-fondatrice du site, j'écris des articles détaillés sur la course à pied en général et depuis 2018, je continue avec le triathlon !

3 commentaires

  1. Cette analyse me parait très juste mais lorsque l’on court 15 km quotidien en montagne (et ce depuis plus de 15 ans) soit environ 5 à 6000 km par an
    cela fait un énorme budget ! inaccessible au pignouf moyen …..
    Alors une seule alternative: cesser de courir ou avoir vraiment mal partout !…..
    J’utilise les mêmes chaussures (bas de gamme) sur 3 ou 4000 km.
    A quand des chaussures lourdes, résistantes, avec une semelle intérieure interchangeable pour l amorti ?

    • En effet, en montagne, si tu cours sur un terrain abrasif, tes chaussures risquent de s’user prématurément et vu ton kilométrage annuel, il te faudrait 5 à 6 paires. Cela fait un budget conséquent… :/
      Cependant, je ne sais pas s’il y a beaucoup de coureurs qui arrivent à cumuler autant de kilomètres par an (15 km/jour, même sur en plaine, j’aimerais bien y arriver, bravo pour ta constance ! ), l’article a une portée générale.

      Je ne pense pas que des chaussures avec des semelles interchangeables aillent dans le sens marketing des marques, ils préfèrent qu’on achètent la chaussure entière…

  2. Les chaussures, c’est comme les piles, ça s’use même si on ne s’en sert pas, à changer tous les deux ans, même si on n’a pas de signe d’usure ou les km requis, reconversion ou don vers les plus démunis – à titre d’exemple, pas trouvé dans vos armoires des vieux maillots de bain devenus importables même sans l’imprégnation d’eau de javel ou d’eau salée ? C’est la même chose, les matériaux perdent leurs propriétés avec le temps… Il n’y a que nous qui rajeunissons !

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