60 kms de vélo la semaine dernière, un urban foot pour Ludo jeudi et un genou amoché pour Emilie, nous étions au top pour affronter les 35 kms du Vieux Lavoir. Mais on a l’habitude, ça va aller !
Le Trail du Vieux Lavoir est organisé depuis 2007 par l’AFLMB (Association des Fêtes et Loisirs Morainvilliers-Bures) dans le 78. Et cette année, ils ont décidé de transformer le 30 kms en 35 kms. Forcément, nous sommes aller voir ça. Le parcours est disponible sur le site de l’orga : 570 mètres de dénivelé positif, la montre de Ludo en a compté 610 donc ça semble vérifié ! Le trail se déroule en sous-bois, dans les chemins et au milieu des champs. 3 ravitaillements nous attendent, au 12ième, 22 ième et 30ième kilomètre.
Clopin-clopant à travers champs
Départ à 8h30, ça pique pour un dimanche. Il n’y a que le chat qui est content, le réveil à 6h30 ne le change pas de la semaine… Arrivés à Morainvilliers, nous récupérons nos dossards et t-shirts. Emilie jette un oeil au tracé du parcours : 7 bosses à grimper. Une promenade avec mamie, ça !
Le parcours. Facile !
Parce qu’on aime se lever tôt le dimanche matin.
Nous nous plaçons à la fin du peloton faramineux de…107 coureurs. Vu le diamètres des mollets des gars devant, nous préférons rester à l’arrière, avec les autres routiers égarés. Là, nous sommes sûrs de ne pas nous faire doubler dès le début. Ma montre (Nike SportWatch) est synchronisée, c’est parti !
Le dénivelé se fait sentir très rapidement puis qu’une longue montée arrive dès le début de la course jusqu’au 2.5 kms. Ce n’est pas un mur mais ça nous flingue bien les pattes. Allez, cool, plus que … beaucoup de kms. Ah ouais, quand même. Heureusement, mes Adidas Supernova Glide tiennent le pavé… jusqu’ici…
L’enchainement sous-bois et chemins est très agréable, Mimi est à mes côtés, son genou la fait déjà râler. Nous calons notre allure sur un groupe de 3 coureurs avec des t-shirts Adidas turquoise ainsi que M. Casquette (parce qu’il porte une casquette noire, donc voilà), un autre coureur tantôt devant nous, tantôt derrière. Nous avançons à un rythme correct, on n’est pas doublé, on tient bon ! Vive nous.
Les ennuis se pointent assez tôt, vers le km 10. J’avais bandé mes dessous de pieds pour être certain de ne pas avoir d’ampoules mais je les ai mal placé (c’est ballot). Donc là, je sens mon pied gauche qui réclame de l’attention. Un pause, j’enlève le bandage et en remets un neuf. C’est radical, je n’ai plus mal, l’ampoule ne gène plus, I believe I can fly !
Seul au monde
Au ravitaillement du km 12, Mimi m’annonce qu’elle ne pourra pas tenir le rythme (les râlements sur son genou allaient crescendo, j’étais préparé). J’abandonne le poids mort, je continue donc seul en accélérant un peu, car « plus vite on avance et plus vite ça se termine 🙂 ».
Je rattrape plusieurs concurrents au fil des kms, ça me remonte le moral ! Dans les montées, certains marchent un peu, je décide donc de faire pareil, et dans les descentes, je sprinte presque ce qui me permet de les doubler et de prendre des places au classement, youhouu ! Derrière, Mimi a le genou bloqué, les descentes sont assez techniques du coup, puisqu’elle ne peut pas trop se freiner. Le trail sera plutôt une rando-course pour elle. Les 3 coureurs et M. Casquette sont toujours devant, au moins, elle peut se motiver en suivant le groupe.
Les kilomètres s’enchaînent et de longues montées (parfois sur 1 km) se profilent. ça ne fait pas plaisir. Les descentes derrière permettent heureusement de se refaire. ça fait plaisir. Emilie tente de négocier une balade à cheval avec un cavalier pour finir plus vite. ça fait rire les bénévoles mais ça ne la fait pas avancer plus vite. Monde cruel.
L’impression des montées interminables mine le moral, mais comme j’avance à mon allure sans craquer, je tiens bon. Le mental va bien depuis que j’ai fini le Marathon de Paris cette année, donc je continue de courir en cherchant un lièvre, histoire de me caler sur lui et de débrancher le cerveau.
Je rattrape un concurrent avec un sac du Marathon des Sables. Parfait, un gars qui sait ce qu’il fait. Je l’accroche et ne vais pas le lâcher jusqu’à l’arrivée ! A l’occasion d’une boucle, je vois Mimi qui boitille avance à son rythme, toujours avec son groupe. On se fait coucou 🙂
A partir du km 22 (deuxième ravito), je prends un autre gel pour m’aider, cela semble fonctionner, et je reste concentré, ce n’est pas encore fini.
Mimi commence à en avoir marre, les herbes du chemin sont plus grandes qu’elle (l’orga aurait pu tondre les champs, quand même. Aucun savoir-vivre), ce n’est pas drôle du tout. En plus, les 3 coureurs et M. Casquette devant montrent des signes de faiblesse. C’est la crise.
Devant moi, un couple s’arrête. Parfait, je passe, cela fera 2 places de gagnées. Je calcule mes trajectoires au caillou près, des fois que je pourrai réduire le nombre de kilomètres restant. Derrière, Mimi passe devant M. Casquette et mène le groupe. Les gars s’accrochent, mine de rien, c’est super motivant d’avoir un lièvre qui montre le chemin, les appuis et avance au même rythme.
Frères d’armes
Du km 29 au 30, une longue montée me fusille les cuissots. La fin étant proche (la mienne comme celle du parcours), je serre les dents, bombe le torse et continue de suivre mon lièvre. Lui, il ne s’arrête jamais. Un grand malade. Nous échangeons brièvement quelques mots, ça réchauffe le moral. Derrière, Mimi fait salon de thé avec ses coureurs avant de lancer, « c’est ti-par, plus que 5 kms ! ». La petite troupe la suit, M. Casquette juste derrière, Rémy, Jean et Philippe ensemble. Gruppieren, on a dit.
Les 3 derniers kilomètres semblent interminables, surtout qu’il y a une dernière surprise : un mur, un vrai mur de racines et de terre à escalader. Et l’autre marathonien qui cavale toujours devant, pfff, achevez-moi. Heureusement qu’ensuite, ce n’est que de la descente, les organisateurs ne devaient plus avoir de côtes disponibles. Derrière, Mimi surveille que M. Casquette tient bon et vérifie de temps en temps qu’il ne glisse pas sur les pierres. Faut savoir s’aider entre galériens.
L’arrivée se fait sur la prairie, à côté de la zone de départ. J’allonge (enfin, j’imagine que j’allonge) la foulée et hop, la puce bippe ! C’est terminé, à moi le buffet du ravito final ! Et bonus ultime, je termine devant Mimi, j’ai ma revanche de Bouffémont ! Je finis en 03:45:56, 59° sur 95 au général et 20° de ma catégorie.
Et ouais, tout ça pour un TUC !
En attendant Mimi, je file prendre une tartine de pâté, du coca et des crackers. Je n’ai pas osé prendre du saucisson avec l’estomac bien contracté. Et puis, il fallait bien laisser des trucs aux autres.
Mimi arrive sur la prairie, ses canetons à quelques mètres derrière. Une fois la ligne franchie, elle attend M. Casquette, pour le féliciter (parce qu’il lui a quand même servi de lièvre depuis le km 2). Lui aussi est content « sans vous, je ne sais pas comment j’aurais fait sur la fin, ça m’a bien motivé que vous soyez là ».
Elle finit en 03:55:55, 77/95 au général et…2ième de sa catégorie.
De toute façon, les TUCs, c’est nul.
Wééé, l’arrivée ! Même pas mal !
Nous allons ensemble au ravito. Devant mon enthousiasme à picorer les crackers, elle se demande si je ne cours pas uniquement pour la nourriture. Hey, chacun sa motivation !
Bref, nous avons couru le Trail du Vieux Lavoir. 35 kms de beaux chemins, très bien organisé et balisé. Malgré nos jambes en mousse, nous avons passé un bon moment. Même si on n’a pas vu le Vieux Lavoir en question.
Merci à Rémy pour la photo.
Quelques chiffres :
- 35,0km
- 3:45:04 pour Ludo et 3:55:37 pour Mimi
- 6:29 min/km pour Ludo et 6:40 pour Mimi
- 3 152 calories d’après Strava pour Ludo et 2 054 pour Mimi
- -1,5 kg de transpiré pour Ludo. Seulement 800 g pour Mimi.
- Une bonne lessive
Ci-dessus, notre matériel. En bas, des pieds. Sales.